La Coordination des associations de presse (CAP) s’est réunie mardi et a décidé de mettre en place une série d’actions pour demander la restitution de la licence de diffusion du groupe Walfadjri. Parmi ces actions, on trouve notamment une journée sans presse, un Conseil des médias, une saisine du président de la République, un éditorial commun, une rencontre avec les patrons de presse et les organisations de la société civile, ainsi qu’une veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri, comme l’a annoncé la CAP dans un communiqué.
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique a annoncé lundi le retrait définitif et immédiat de la licence de diffusion des programmes du groupe Walfadjri. Moussa Bocar Thiam a invoqué l’article 142 du Code de la presse, qui prévoit la révocation de la licence si le bénéficiaire ne paie pas les redevances après mise en demeure ou ne respecte pas les prescriptions législatives, réglementaires et contractuelles relatives à la licence. Selon le ministre, le groupe Walfadjri a fait l’objet de mesures de suspension à trois reprises et est en état de récidive manifeste. Il affirme que les violations répétées des prescriptions législatives, réglementaires et contractuelles sont intentionnelles et visent à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays.
Dans leur communiqué, les organisations de la CAP et tous les acteurs des médias s’engagent à poursuivre le combat jusqu’au retour à la normale et à obtenir un engagement du gouvernement à ne plus couper l’Internet mobile, ce qui nuit gravement à l’économie des médias et au droit du public à l’information, garanti par la Constitution.
Les participants à la réunion ont unanimement dénoncé les graves atteintes à la liberté de presse et d’expression matérialisées par le retrait de la licence de WalfTV. Ils estiment que le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, a outrepassé ses prérogatives et a ignoré la procédure prévue par les lois et règlements en vigueur en matière de suspension de signal et de retrait définitif de licence d’une radio ou d’une télévision. De plus, aucun journaliste ou entité des médias ne peut jusqu’à présent expliquer quelle faute WalfTV a commise pour mériter une sanction aussi grave.