Au moment où toutes les attentions étaient portées sur l’affaire Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko, Moustapha Tall, importateur de riz, soldait ses comptes avec ses petits frères, Mouhamadou Tall et Sey-dina Alioune Tall, dans la même salle. Ce dossier qui date de près de 10 ans, a été vidé en première instance en novembre 2021.
Une importante manne financière opposait les prévenus poursuivis pour «abus de confiance» portant sur 5 milliards 527 millions de francs Cfa au préjudice de leur grand frère. Pour Mouhamadou Tall, il est accusé d’avoir détourné 3 milliards 527 mil-lions. «Je n’ai jamais encaissé de l’argent.
Il contrôle tout. C’est un comptable qui faisait tout le travail. Moustapha passait tous les vendredis pour récupérer les montants à Kaolack», tente-t-il de justifier. Mais il peine à recouvrer les ventes à crédit qu’il déclare avoir effectuées. Sur ce point, il tergiverse comme en première instance.
Quant à Alioune Tall, il lui est reproché d’avoir dérobé les deux milliards de francs
Cfa. Interrogé, comme son coprévenu, il conteste. Selon lui, il n’a jamais été détenteur de magasin. Pour lui, il travaillait dans un bureau. Et qu’il n’avait pas accès à la caisse. «C’est lui (Moustapha Tall, Ndlr) qui nous a appris le métier. Il était tout pour nous avant le décès de notre père. Il a attendu qu’il décède pour nous trainer à la barre. Il s’acharne sur nous.
Il a instruit un autre dossier contre notre sœur, Mame Diarra Tall, de même père et mère», se désole-t-il.
Compte tenu des montants qui ont été restitués, Me Youssoufa Camara, avocat de Moustapha Tall, a réclamé un milliard de francs Cfa aux prévenus. Un montant, dit-il, qu’ils devront payer solidairement. Selon lui, les deux frères ont profité de leur statut dans le business de leur grand frère pour se frayer un chemin dans les affaires. Non sans souligner qu’ils détiennent tous des magasins et d’autres biens soutirés à Moustapha Tall. «|l n’y a aucun acharne-ment. Mon client a été généreux envers eux. Mouhamadou avait détourné 494 millions de francs Cfa qu’il a restitués. Plusieurs procédures sont enclenchées contre des banques et même sa petite sœur de même père et mère», précise Me Camara.
En première instance, les prévenus ont été relaxés du délit d’abus de confiance.
Le verdict sera rendu le 22 mai prochain.