Suite à la découverte de l’embarcation qui avait quitté une côte sénégalaise le 10 juillet avec une centaine de passagers (101) à son bord, Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) reste préoccupée par le mutisme des autorités alors que les collectifs des habitants de Fass Boye avaient alerté et demandé l’aide des autorités afin de retrouver cette pirogue.
Malheureusement, la pirogue a été retrouvée au Cap-Vert avec seulement 38 rescapés.
Ainsi, ADHA dénonce avec la dernière énergie l’inaction des autorités et l’absence de politiques de jeunesses efficaces capables de faire face à ce sérieux drame qui affecte cruellement le Sénégal.
Malgré les dispositifs mis en place par le FRONTEXT dans le cadre des accords de coopération entre l’Union Européenne et le SÉNÉGAL, les financements, les rencontres, la création de structures pour contrer la migration dite irrégulière, entre autres :
– Le projet européen du 04 août 2023, dénommé « Partenariat Opération Conjoint » d’un montant de 9 millions d’Euros sur une durée de 3 ans;
– Le Décret n°2021-172 du 27-01-2021 portant création et organisation du Conseil national pour l’Insertion et l’Emploi des Jeunes (CNIEJ);
-Les stratégies du Comité Interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (C.I.L.E.C) issues d’une énième rencontre d’experts et datant du 21 septembre 2022 à Dakar;
-La Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI) qui prévoit des mesures concernant la prévention, et la gestion des frontières, des mesures de répression (contre les convoyeurs) pour une durée de 10 ans (Juillet 2023);
– Le récent soutien à la Jeunesse sénégalaise de la part de l’Union Européenne d’un montant de 10 millions d’euros (6,6 milliards de Francs CFA);
pour ne citer que ces accords et initiatives, les vagues de migrants vers l’Europe continuent de plus belle avec leurs lots d’horreurs.
En effet, la situation économique du Sénégal pousse de plus en plus de jeunes à prendre la mer en direction des Îles Canaries.
L’inflation et la raréfaction des ressources halieutiques, motivent les jeunes qui ne voient d’autres perspectives que l’exil vers l’Europe.
Au vu de toutes ces stratégies et initiatives qui ne sont pas réellement productives, ADHA est totalement contre l’idée d’une Assise car les jeunes n’ont plus besoin de paroles, mais plutôt d’actions efficaces, transparentes et inclusives.
D’une part, Action pour les Droits Humains et l’Amitié :
➢ Demande au Chef de l’État du Sénégal de revoir la politique de jeunesse, suivant les corporations et les zones géographiques;
➢ De reconsidérer les accords de pêche qui généralement se font à la défaveur des pêcheurs locaux.
D’autre part, ADHA recommande à l’État de rechercher les raisons pour lesquelles, malgré tous les moyens colossaux déployés pour contrecarrer la migration dite irrégulière, les vagues de départ ne diminuent guère.
Aussi, nous demandons aux autorités de revoir plus sérieusement les différentes solutions proposées au cours de plusieurs séminaires, sommets, rencontres et colloques qui se sont déroulés ces dernières années, afin d’élaborer une politique efficace et pérenne visant à donner espoir aux jeunes qui ne veulent que réussir et vivre décemment.
Pour terminer, Action pour les Droits Humains et l’Amitié exige des ambassades des États de l’Union Européenne de revoir leur politique d’octroi de visas.
Dakar, le 17/08/2023