Une enquête des renseignements financiers sénégalais a révélé des mouvements de fonds suspects liés à un contrat d’armement controversé. Le contrat, d’une valeur de 45,3 milliards de Fcfa, a été attribué à Lavie commercial brokers-Suarl par le ministère de l’Environnement pour la fourniture d’équipements de sécurité, de véhicules d’intervention et de matériel technique. Cependant, des informations troublantes ont émergé concernant les acteurs impliqués et les flux financiers entourant ce marché.
Lavie commercial brokers-Suarl, créée à Dakar le 16 novembre 2021, a suscité des interrogations en raison de ses liens présumés avec des individus suspects. David Benzaquen, signataire du contrat au nom de Lavie, est un ancien employé du marchand d’armes israélien Gaby Peretz, et le numéro de téléphone portable associé à la société renvoie à une personne soupçonnée d’être Aboubacar Hima, un courtier nigérien recherché pour des contrats d’armes douteux.
Les renseignements financiers ont collecté des données révélant un schéma financier complexe impliquant Lavie, Eurocockpit et des individus nommés D.A. A Jacques et A. Loum. Des virements totalisant 3.090.000.000 Fcfa ont été effectués, suivis de retraits en espèces et de transferts internationaux. De plus, Aboubacar Hima aurait retiré des sommes considérables en espèces et effectué des transferts à l’étranger sous prétexte de l’exécution du contrat, malgré le versement préalable d’une « avance » de 34 milliards de Fcfa.
La Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) a transmis un rapport au parquet de Dakar, mettant en évidence des retraits en espèces non justifiés et des virements suspects. Ces éléments alimentent les soupçons de corruption, et une enquête judiciaire est recommandée pour identifier les bénéficiaires réels de ces fonds et élucider les circonstances entourant ce contrat classé « Secret défense ».
Cette affaire, actuellement examinée par les autorités, soulève des préoccupations majeures quant à la transparence des contrats publics et à l’intégrité des processus d’approvisionnement de l’État sénégalais.